A partir du mois de mars 1944 avec l'arrivée des premières armes, la lutte de libération s'intensifie, pensant enrayer le phénomène, l'armée allemande va appliquer les mêmes méthodes qu'elle utilisait en Russie, c'est à dire punir là où cela fait le plus mal en s'attaquant aux personnes mais également aux biens.
Le fait d'héberger ou soupçonné d'avoir hébergé des Résistants est passible des plus sévères sanctions, cela se traduit par la mise à feu des biens, laissant que quelques minutes aux occupants pour récupérer ce qui peut l'être.
Dans les jours qui précédèrent la Libération du département, supportant difficilement la défaite, l'armée d'occupation allemande et ses supplétifs russes et ukrainiens a commis de nombreuses destructions : maisons d'habitations, exploitations agricoles, châteaux, manoirs, établissements scolaires, églises, phares, ponts, bâtiments publics, bâteaux, cheptels... y mettant le feu avec des grenades incendiaires, les faisant sauter à l'aide d'explosifs sans compter les scènes de pillages et de beuveries.
Un inventaire de ces destructions par un relevé systématique fait aux Archives Départementales permet d'évaluer à plus de 350 bâtisses qui ont été ainsi partiellement ou totalement détruites souvent sans raison, en particulier en zone côtière qui furent leurs derniers bastions. Leur devise : "avant de partir on casse tout".
Les communes qui ont été les plus touchées : Erquy, Kerity (Paimpol), Lannion, Lézardrieux, Perros-Guirec, Pléhérel (Fréhel), Ploubalay, Plounévez-Moëdec, Saint-Brieuc, Trébeurden, Trévou-Tréguignec, Yvignac... |